L’utilisation de cette citation d’Hippocrate
Cette citation serait d’Hippocrate ( je dis bien serait, car en ayant fait des recherches, ce n’est pas si sur que cela, c’est surement une mauvaise traduction !) , en tout cas, on peut l’entendre régulièrement, et encore plus dans la sphère de la naturopathie.
J’ai vraiment un problème avec cette formulation .
Je ne nie pas l’importance d’une alimentation variée dans la santé ; MAIS :
on pourrait croire via cette citation, que la santé est une histoire de responsabilité individuelle, et que finalement en agissant sur notre alimentation, on pourrait agir sur toute notre santé.
En tout cas c’est ce type de discours que j’ai beaucoup entendu lors de ma formation de naturopathie ( il y a déjà plus de 5 ans !).
A travers les réseaux sociaux par ailleurs, ou des reportages TV , on retrouve cette idée-là « les gens s’empoisonnent lorsqu’ils mangent ça » ou même sur des comptes de diversification pour bébé « les parents qui donnent ce type d’aliments sont irresponsables pour la santé de leur bébé » . Bref je m’égare un peu, mais l’idée ici c’est que ce discours sur le choix alimentaire et la responsabilité individuelle est partout !
sauf que… c’est beaucoup plus complexe !
Vision individuelle de la santé versus une vision collective et sociétale ?
D’ne part, c’est nier que la santé a de multiples facettes, y compris la santé mentale. C’est omettre également les facteurs génétiques , environnementaux, le facteur pas de chance , le stress au quotidien, les oppressions vécues et leur impacts, les accidents . Entre autres.
Enfin, et surtout : aujourd’hui, avoir la possibilité d’avoir une alimentation variée est un privilège (et ce n’est pas un gros mot !). Penser que c’est une thématique individuelle de manger varié efface le fait que c’est au contraire une question collective ! Il me parait difficile d’émettre l’idée que c’est une question de choix ou de connaissances de manger varié quand on sait qu’en 2023, 5,3 millions de personnes en France vivaient sous le seuil de pauvreté (moins de 940 € par mois).
Et, si la première médecine serait plutôt un travail collectif sur l’accès à des logements, à des soins, à de la nourriture, à des espaces safes, sans discrimination ?